1. LES CARDIOPATHIES CONGENITALES
1.1.
RAPPELS
Chez
les enfants, les atteintes cardiaques sont
essentiellement valvulaires
congénitales.
Les
cardiopathies congénitales non cyanogènes sont, dans la
plupart des cas, opérées à la naissance : elles ne
présentent donc pas de risque d’endocardite
bactérienne.
Les
cardiopathies congénitales cyanogènes sont donc les seules
à risque d’endocardite bactérienne.
Il existe des cardiopathies valvulaires
acquises comme le Rhumatisme Articulaire
Aigu qui touche préférentiellement le jeune adolescent. Ces
pathologies sont également à risque d’endocardite
bactérienne.
1.2.
MANIFESTATIONS BUCCO-DENTAIRES
Elles peuvent être :
-
Gingivite cyanotique (coloration bleutée des muqueuses par
augmentation capillaire de l'hémoglobine réduite).
-
Stomatite (inflammation de la muqueuse buccale).
-
Glossite (lésions inflammatoires de la langue).
- Eruptions dentaires retardées.
-
Défauts de structure de l'émail et dyschromies
intrinsèques.
-
Tartre.
- Pathologies parodontales.
-
Mauvaise hygiène bucco-dentaire.
1.3.
APPROCHE ODONTOLOGIQUE
1.3.1. Anamnèse
Le
chirurgien-dentiste doit prendre contact avec le médecin
traitant pour :
-
Connaître avec précision la pathologie du patient, les
thérapeutiques en cours et ses complications éventuelles,
l'intervention chirurgicale subie.
- Lui expliquer l'état dentaire actuel du patient et les
soins envisageables.
Ensuite, le chirurgien-dentiste décide avec le médecin
traitant les protocoles envisageables :
- la
prémédication,
- la
prescription d'antibiotiques,
-
l'anesthésie,
-
l'intervention.
1.3.2. Anesthésie
Il
n’existe pas de contre-indication absolue du
vasoconstricteur (adrénaline) chez le patient
cardiaque. En effet :
- 1 carpule d’anesthésie est adrénalinée à 1/200 000
soit 9 g de vasoconstricteur.
- Or le métabolisme basal est de 8 g/mn d’adrénaline.
- Enfin un soin sans anesthésie avec vasoconstricteur
décharge 280 g
d’adrénaline. ! ! ! !
- De toute façon, la visite chez le dentiste est
génératrice de stress et il convient de le diminuer au
maximum.
Actes
buccodentaires contre-indiqués (cardiopathies groupes A et
B) :
-
Anesthésie locale intraligamentaire
- Soins endodontiques (pulpe mortale, RTE)
- Actes chirurgicaux autres que extraction
- ODF : chirurgie préorthodontique
Actes
buccodentaires invasifs : ANTIBIOPROPHYLAXIE
-
Mise en place de la digue
- Soins parodontaux non chirurgicaux : détartrage, sondage
- Soins endodontiques (pulpe vitale)
- Soins prothétiques à risque de saignement
- Actes chirurgicaux : avulsion, freinectomie, biopsie,
chirurgie osseuse
- ODF : Mise en place de bagues
Actes
buccodentaires non-invasifs
En cas d'infection :
Antibioprophylaxie non adaptée
Antibiothérapie curative nécessaire
Pour plus de renseignements, consulter le site de
l'ANAES
1.3.4.
Posologie :
L’antibioprophylaxie :
prise d'antibiotique unique dans l'heure précédant l'acte
thérapeutique.
S'il
n'y a pas d'allergie aux ß-lactamines, on prescrit :
Amoxicilline à
75 mg/kg per os
S'il existe une allergie aux
ß-lactamines, on prescrit :
Clindamycine à
15 mg/kg per os (DALACINE®) ou
Pristinamycine à
25 mg/kg per os (PYOSTACINE®)
NB : la
bactériémie dure 30 minutes à quelques heures ; elle
est donc couverte par l’antibiotique qui a une
demi-vie de 6 à 8 heures.
L’antibiothérapie :
prise d'antibiotique précédant et suivant l'acte
thérapeutique.
S'il
n'y a pas d'allergie aux ß-lactamines, on prescrit :
Amoxicilline à 75 mg/kg/24h per
os
S'il
existe une allergie aux ß-lactamines, on prescrit :
Clindamycine à 15 mg/kg/24h per
os ou
Pristinamycine à 25 mg/kg/24h
per os
NB : la bactériémie sur une infection déclarée est longue
et massive.
1.3.5. Les soins
Le
chirurgien dentiste doit réaliser :
Un
examen clinique minutieux de la denture et du parodonte.
Un bilan radiologique complet.
Les soins doivent être courts, regroupés, atraumatiques.
La pose de la digue est nécessaire.
L'application d'antiseptiques locaux (bains de bouche,
collutoires) se fait 5 minutes avant les soins.
Le coiffage
direct, la pulpotomie et la pulpectomie sont
contre-indiqués en denture temporaire ; on préfère les
extractions.
Relais Héparine de Bas Poids Moléculaire (HBPM) : si
nécessaire, en accord avec cardiologue.