3. LES DIFFERENTES MESURES PREVENTIVES
3.1.
LES MOYENS D’ELIMINATION DE LA PLAQUE
BACTERIENNE
• Les mesures préventives
s’intéressent à quatre facteurs essentiels :
l’hygiène :
suppression de la plaque bactérienne par une hygiène
rigoureuse,
le terrain : modification du terrain pour favoriser la
présence des facteurs de
cicatrisation afin
d’augmenter la résistance des tissus durs dentaires,
l’alimentation :
modification de l’alimentation par une éducation vers
une nutrition équilibrée,
les sites préférentiels de la carie dentaire :
protection des sillons, puits et fissures.
•
Connaissant le rôle des microorganismes de la plaque dans
l’étiologie de la maladie carieuse, le but de
l’hygiène bucco-dentaire consiste en
l’élimination de la plaque bactérienne.
La plaque est capable de coloniser les surfaces dentaires
en 24 heures et les premiers signes de gingivite peuvent
être observés après quelques jours en l’absence
d’hygiène buccale.
Le potentiel pathogène des bactéries et leur rôle
déterminant dans le mécanisme des maladies dentaires oblige
donc l’individu à respecter des règles strictes
d’hygiène buccale afin de contrôler la formation de
la plaque. L’hygiène buccodentaire consiste à ramener
la flore buccale à un nombre d’éléments suffisant
pour respecter l’écosystème buccal.
Il existe des procédés mécaniques et chimiques
d’élimination de plaque qui relèvent tous de la
prescription.
3.1.1 Les
procédés mécaniques
Ce
sont les procédés majeurs de la lutte anti-infectieuse.
• La brosse à dents
Le
brossage est l’élément de base de l’hygiène
bucco-dentaire.
La brosse à dents doit tenir compte de la configuration
anatomique particulière des arcades dentaires de
l’enfant (absence de sulcus, présence d’une
denture mixte, absence de points de contact inter-proximaux
serrés).
Le
type de brosse à dents :
souple
de petite taille (afin d’accéder aux dents
postérieures) et de préhension facile
de petite tête aux extrémités arrondies (jusqu’à dix
ans)
La
fréquence du brossage : la fréquence minimale
est de deux fois par jour après les repas en insistant
particulièrement sur l’importance du brossage du
soir.
Le
brossage doit être effectué par les parents tant que la
dextérité manuelle de l’enfant n’est pas
assurée (8 ans) et cela, dès l’apparition des dents
lactéales.
Le
dentifrice ne sera pas utilisé tant que l’enfant ne
sait pas « cracher ».
Durée
du brossage : idéalement 3 minutes
(le temps d’une comptine par exemple)
Technique
du brossage : il existe de nombreuses
techniques de brossage préconisées mais quelles
qu’elles soient, deux impératifs sont à
respecter :
- le
brossage doit être vertical.
- le
brossage doit se faire dent par dent en avant et en arrière
de la canine.
Rmq : les brosses à dents
électriques n’offrent pas d’avantage clinique
par rapport aux brosses à dents manuelles mais elles
conservent toutefois leur utilité pour les enfants
handicapés ou en l’absence de dextérité manuelle.
• Le fil
dentaire
Il
s’agit d’un complément indispensable au
brossage.
C’est le seul moyen thérapeutique ayant une action
mécanique efficace au niveau des surfaces inter-poximales
(le fil dentaire permet de franchir les points de contact
dentaires).
Type
de fil dentaire : il existe des fils dentaires
cirés ou non cirés, avec ou sans porte- fil.
Le fil
dentaire ciré présente l’avantage de ne pas
s’effilocher lors des passages des points de contact
serrés ou au contact d’une obturation mal polie.
Méthode
d’utilisation : franchir délicatement le
point de contact et ne pas oublier de passer le fil des
deux cotés de la papille.
A
quel moment l’utilisation du fil dentaire est-elle
préconisée ? :
L’utilisation du fil
dentaire est préconisée en fin de denture mixte :
- Chez
l’enfant en âge préscolaire, l’utilisation du
fil dentaire est déconseillée en raison de l’absence
de contact serré en denture déciduale. De plus, un manque
de dextérité peut occasionner des lésions gingivales chez
un enfant trop jeune.
- Chez
l’adolescent, l’usage du fil est déconseillé
lorsque la présence de caries proximales est importante.
•
L’hydropulseur
En
aucun cas, il ne sert à éliminer totalement la plaque
bactérienne. Il s’agit d’un complément de
l’hygiène dentaire dont le but principal est la
stimulation de la circulation sanguine gingivale.
Il peut également être utilisé pour éliminer les débris
alimentaires (lors de traitements orthodontiques
notamment).
3.1.2. Les
procédés chimiques :
Elimination de la flore pathogène par les agents
anti-bactériens
La présence d’un nombre élevé de bactéries cariogènes
de la plaque dentaire est un facteur important dans le
développement de la maladie carieuse. L’utilisation
d’agents anti-microbiens pour contrôler la plaque
dentaire et réduire la maladie carieuse est évoquée depuis
plusieurs années.
Les agents anti-microbiens peuvent agir à différents
niveaux :
réduire l’existence de la
plaque,
inhiber sélectivement les bactéries associées au
développement de la maladie carieuse,
inhiber les déterminants d’expression de la virulence
des bactéries.
L’effet d’un agent
sur la plaque dépend de sa concentration.
La
chlorhexidine occupe une position privilégiée
en tant qu’inhibiteur de plaque, du fait de son
efficacité et de sa relative innocuité aux doses utilisées.
La chlorhexidine est un agent anti-microbien à large
spectre agissant à la fois contre les bactéries Gram+ et
Gram- et les levures, même à très faible concentration.
A
concentration élevée, elle provoque une destruction
de la paroi cellulaire des bactéries : elle a alors
une action bactéricide.
A
concentration faible, elle entraîne une coagulation
des protéines cytoplasmiques : elle a alors une
action bactériostatique.
Cette molécule est capable de réduire la flore buccale et
d’empêcher la colonisation bactérienne au niveau des
surfaces dentaires sur lesquelles elle a été absorbée.
L’intérêt de la chlorhexidine est de diminuer
sélectivement la croissance des streptocoques associés aux
pathologies buccales.
Différentes formes d’application de la chlorhexidine
ont été étudiées au cours de ces trente dernières
années : bains de bouche, dentifrices, vernis, sprays,
gels, chewing-gums….Nous étudions les principales
formes d’application.
• Bains
de bouche à la chlorhexidine
La
chlorhexidine en rinçage buccal reste l’antiseptique
le plus recommandé dans la prévention de la formation de la
plaque dentaire.
La chlorhexidine utilisée deux fois par jour en rinçage
buccal à une concentration de 0,2 %, inhibe la formation de
la plaque dentaire. Cependant, elle présente des
inconvénients :
- son
goût très amer est difficile à masquer par des essences,
- son
affinité pour certains composants alimentaires est
responsable de colorations des dents, des obturations ou de
la langue,
-
utilisée au long cours, elle peut entraîner des problèmes
de gustation,
- elle
peut présenter un effet toxique lorsqu’elle est
surdosée : cela peut provoquer un épaississement de la
muqueuse qui disparaît après diminution des doses
absorbées.
Exemple : ELUDRIL ou PAROEX, PREXIDINE (sans alccol)
• Gels
et collutoires à la chlorhexidine
Ils
sont utilisés en cas de taux très élevés de
Streptococcus
mutans.
Ils diminuent massivement la colonisation des surfaces
dentaires.
Avant de les utiliser, il faut traiter les lésions
carieuses.
L’intérêt de ces formes galéniques est :
- leur capacité
d’adhérence, prolongeant ainsi l’efficacité de
la molécule.
- leur facilité d’utilisation chez les handicapés.
Exemple :
PARODIUM, ELUDRIL collutoire.
• Vernis
à la chlorhexidine
Il
s’applique de façon topique sur les sites à
risque : collets exposés à la maladie carieuse (zones
à risque de l’émail et de la dentine), autour des
attaches orthodontiques.
L’application par vernis présente de nombreux
avantages :
facilité et rapidité
d’application,
action ciblée,
utilisation à long terme.
Le
vernis doit être appliqué une fois par semaine pendant
trois semaines pour les patients à haut risque carieux.
Le vernis devrait être appliqué régulièrement tous les
trois à quatre mois.
Rmq : exemple de vernis anti-microbien :
CERVITEC
(1% de
chlorhexidine – 1 % de thymol)
3.2.
REGIME ALIMENTAIRE
3.2.1.
Analyse alimentaire
La
consommation fréquente de sucres constitue un des facteurs
étiologiques du développement des lésions carieuses. Des
habitudes nutritionnelles élémentaires doivent être
respectées pour assurer à l’enfant la formation de
dents saines. L’analyse des habitudes alimentaires
peut être effectuée à l’aide d’un journal
alimentaire rempli sur une journée en semaine et une
journée de week-end.
Ce journal permet :
-
d’analyser le profil alimentaire du patient,
de
vérifier si l’apport des éléments essentiels est
équilibré,
d’analyser qualitativement et quantitativement
l’apport en aliments sucrés, leur forme et leur
fréquence d’absorption.
Le
journal alimentaire constitue un outil indispensable à
l’aide duquel le praticien peut utilement conseiller
les patients sur la façon d’équilibrer leur régime
alimentaire.
3.2.2. Les
régimes alimentaires néfastes à corriger sont :
La
proportion trop importante des glucides dans la
consommation alimentaire
L’absorption de sucre
sous forme indirecte (confiseries, pâtisseries, chocolats,
boissons..) a augmenté de 40 à 55% ce dernier quart de
siècle et cette tendance s’accentue de manière
constante.
Il est donc
conseillé de :
remplacer les sucres cariogènes
(saccharose, glucose, fructose) par des sucres non
cariogènes (xylitol).
réduire la consommation de sucre et de produits qui en
renferment.
Le
« grignotage »
Le grignotage est la
conséquence de mutations importantes de notre vie et
s’est développé dans tous les milieux sous
l’influence de la publicité et porte sur de nombreux
produits.
Le grignotage n’est pratiquement jamais suivi de
brossage.
Ce n’est pas la quantité de sucre ingéré qui est
importante dans l’étiologie de la maladie carieuse
mais plutôt sa répartition au cours de la journée. Si le
sucre est seulement consommé au cours des repas principaux,
même en quantité importante, il ne crée guère de dommage.
Au contraire, des quantités relativement faibles de sucre,
absorbées tout au long de la journée sont à l’origine
d’un grand nombre de lésions carieuses.
Il est donc conseillé de :
éviter les collations
intermédiaires sucrées qui soumettent les dents à de
longues périodes de déminéralisation,
favoriser le flux salivaire par la mastication de
chewing-gums sans sucre.
Une
alimentation molle
Beaucoup d’enfants se
nourrissent d’aliments mous développés en particulier
dans les fast-foods à tel point qu’ils
n’apprennent pas à mâcher.
Par ailleurs, les aliments mous ne permettent pas
l’auto-massage et l’auto-nettoyage alimentaire
et stimulent moins bien la croissance osseuse.
Il est donc
conseillé de :
varier l’alimentation
favoriser les aliments durs qui permettent : - un
nettoyage des surfaces dentaires
une
abrasion des faces triturantes
une activation de la salive.
La
prise fréquente de sirops pédiatriques sucrés et les
biberons de lait ou sucrés le soir avant le
coucher :
Cela provoque des polycaries rendant l’enfant très
handicapé sur le plan esthétique et fonctionnel.
Ces polycaries non traitées installent des conditions
favorisant l’apparition des lésions carieuses
précoces sur les dents définitives et vont venir perturber
la croissance des maxillaires et donc l’instauration
harmonieuse des rapports dento-alvéolaires.
Il est donc
conseillé de :
remplacer le lait ou la boisson
sucrée du biberon par de l’eau, le soir avant le
coucher
utiliser des sirops pédiatriques à base d’édulcorants
non cariogènes
Le praticien, par ses conseils diététiques, donne comme
objectif la réduction de consommation de sucres
rééquilibrant le régime alimentaire.
3.3.
SUPPLEMENTATION FLUOREE
3.3.1. Mode
d’action du fluor
Le
fluor est utilisé en raison de deux propriétés :
Comme
tous les halogènes (I, Cl, Br) il est antiseptique, à ce
titre il est principalement délivré dans les bains de
bouche. Il intervient alors au niveau de la plaque
dentaire, en inhibant les enzymes bactériens intervenant
dans la dégradation des hydrates de carbone.
Comme atome électro-négatif
(F-), il peut se combiner avec les cristaux d’apatite
de l’émail pour former des cristaux de fluoroapatite
plus résistants. A ce titre, il est principalement délivré
dans les gels, les comprimés et les dentifrices.
Les sels de fluor (fluorures) utilisés pour obtenir la
cariorésistance doivent être les plus hydrosolubles
possibles (ex : NaF, MFP, SnF2).
Les moments privilégiés pour leur combinaison avec
l’apatite sont la période de l’amélogénèse
(prescription systémique) et la période post-éruptive
(prescription topique).
Le fluor possède une clearance élevée. Sa distribution dans
l’organisme, après ingestion, est très rapide (80%
absorbés 90 minutes après la prise).
Ces propriétés en font d’abord un antimétabolique
puissant à fortes doses, donc un médicament avec ses règles
de prescription et sa toxicité.
Un consensus récent (USA, Canada, Europe) a mis en exergue
le fait que les fluoroses dentaires peuvent apparaître à
des degrés divers, à partir de l’absorption
quotidienne de 1,5 mg de fluor.
La
prescription de fluor
Actuellement,
la prescription fluorée en France est ainsi
conseillée :
Avant toute prescription, il
convient de faire le bilan afin de connaître la dose de
fluor fournie par la vie quotidienne (eau de boisson,
sels…). Le praticien détermine le rythme des
fluorations à mettre en oeuvre au cabinet et la forme
galénique à mettre en œuvre au domicile de
l’enfant. La posologie de fluor est adaptée au risque
carieux encouru par l’enfant.
L’apport
fluoré quotidien ne doit pas dépasser 0,5mg/l.
3.3.2. Les
formes d’apport fluoré
La
prévention de la maladie carieuse par le fluor se fait par
voie systémique ou par voie topique.
• Apport
fluoré par voie systémique
Le
rôle du fluor par voie systémique est clairement
défini : son action cariostatique dépend de sa
biodisponibilité pendant la phase de développement et de
minéralisation prééruptive de la dent. Ainsi l’apport
de fluorures par voie générale allie une action pré- et
postéruptive du fluor au niveau des tissus durs de la dent.
L’apport par voie systémique peut se faire sous
différentes formes : à l’échelle collective ou
individuelle.
A l’échelle collective
Fluoration
des eaux de distribution (eau du
robinet)
La
fluoration de l’eau potable est une mesure collective
dont tout l’ensemble de la population peut bénéficier
quelque soit son niveau socio-économique ou ses motivations
individuelles.
Les taux de fluor sont variables selon les régions. La
D.R.A.S.S. a édité des cartes, région par région des taux
locaux de fluor dans les eaux de boisson afin de les
prendre en compte avant toute prescription systémique.
Rmq : en France, la majorité des eaux naturelles
contient moins de 0,3 ppm de fluor par litre mais on peut
trouver des taux bien plus élevés :
- COMINES : 4,76 ppm
-
SOULAC SUR MER : 4,37 ppm
-
LORMONT : 2 ppm
Une uniformisation du taux de
fluor étendue à l’ensemble du territoire français est
en cours de réalisation.
A
l’échelle individuelle
Consommation
individuelle
Eaux
des boissons minérales embouteillées
En
France, la majorité des eaux de boissons comporte moins de
0,5 mg de fluor par litre.
Il existe cependant deux exceptions : Vichy
Celestin : 5,6 mg/l et Vichy Saint-Yorre : 8,85
mg/l.
Les eaux embouteillées sur le marché ayant une teneur
optimale en fluor (Badoit) peuvent être utilisées en tant
que véhicule de fluoration par voie générale.
Sel
alimentaire fluoré
D’abord expérimenté en
Suisse par l’adjonction de fluorure de sodium ou de
fluorure de potassium à la dose de 90mg de fluor /l, la
fluoration du sel alimentaire en France est permise depuis
un arrêté ministériel du 31 octobre 1985.
La dose est de 250mg de fluor /kg de sel.
L’utilisation de sel fluoré pour la cuisine entraîne
un apport de 1mg de fluor pour 4 g de sel.
La régression de l’incidence carieuse est quasi celle
observée par les eaux de boisson, mais il est difficile de
contrôler la consommation individuelle.
Fluoration du
lait
La
concentration maximale est de 2,5mg de fluor/l mais du fait
de la présence de calcium dans le lait, l’absorption
est ralentie car les fluorures de calcium sont moins
solubles.
Le lait maternel est très pauvre en fluor (entre 0,005 et
0,1mg/l).
Prescriptions
par le praticien
Les
comprimés fluorés
Ce
sont des agents cariostatiques. Ils sont prescrits par le
praticien pendant la période d’élaboration des
dents mais leur utilité est discutée actuellement. La
prescription et la posologie doivent tenir compte de
l’âge, du poids corporel et de la dose de fluor
présent dans l’environnement. (La prescription de
comprimés fluorés est recommandée dans les régions dans
lesquelles le taux de fluor est inférieur à 0,5 ppm).
C’est la méthode optimale chez le nourrisson et le
jeune enfant.
Il existe différents dosages pour les comprimés
fluorés : 0,25mg, 0,5mg, 1mg, 1,5mg.
Exemples de comprimés fluorés :
FLUOR
MONAL® : fluorures de calcium
FLUOR IN® : fluorures de
potassium
ZYMAFLUOR® : fluorures de
potassium
Les solutions
buvables fluorées (ou gouttes)
Exemples de solutions buvables
fluorées :
FLUOREX® (1mg/l)
ZYMAFLUOR® ( 4 gouttes =
0,25mg)
• Par
voie topique
Le
fluor à action topique est aujourd’hui utilisé comme
agent cario-préventif. (reminéralisant)
Nous avons déjà mentionné précédemment que le but des
applications topiques de fluor consiste à transformer les
cristaux d’hydroxy-apatite en fluoro-apatite plus
résistants à l’attaque acide. La quantité de
transformation est fonction de la durée d’application
et de la quantité de produit utilisé.
Le fluor topique agit ainsi en favorisant la
reminéralisation de l’émail dentaire décalcifié.
Cette action permanente en fait un agent carioprotecteur
plus efficace que le fluor systémique, et doit être
privilégiée.
1 mg/l = 1 ppm
1% = 10000 ppm
Préparation à
haute teneur en fluor pour usage non professionnel
Les
dentifrices fluorés
Le
brossage des dents avec un dentifrice fluoré est une
méthode à usage individuel, accessible à tous et permettant
au fluor de rentrer en contact avec la dent de façon
fréquente et automatique lors de chaque brossage.
L’utilisation de dentifrices fluorés permet de
réduire de 20 à 30 % la fréquence de lésions carieuses.
Les fluorures les plus fréquemment utilisés sont :
les
fluorures de sodium : SANOGYL
SYSTEME®, FLUOSALYL®,
le monofluorophosphate de sodium : SIGNAL +®,
la combinaison des deux : FLUOCARIL
BIFLUORE® FLOCARIL
JUNIOR® ou KIDS,
les amines fluorées : ELMEX® , ELMEX ENFANT® (Lab. Gaba).
En France et dans les pays de la C.E.E, la réglementation
distingue deux types de pâtes dentifrices suivant leur
teneur en fluor :
inférieure
à 150mg/100g (inférieure à 1500ppm) : pâtes
dentifrices à basse teneur en fluor :
elles peuvent être
commercialisées en grande distribution.
supérieure
à 150mg/100g (supérieure à 1500ppm) : pâtes
dentifrices à haute teneur en fluor :
elles sont soumises
à l’obtention d’une autorisation de mise sur le
marché et ne peuvent être vendues qu’en pharmacie.
Aujourd’hui, les consignes de prévention sont
d’effectuer un brossage biquotidien (minimum) avec un
dentifrice fluoré, les deux brossages étant nécessaires
pour favoriser un échange continu d’ions fluor entre
le milieu salivaire et la surface de l’émail.
Il est important que le type d’abrasif pour une pâte
donnée soit compatible avec la forme ionique.
Les bains de
bouche fluorés (FLUOCARIL®, FLUOSEPT®)
Il
s’agit d’une méthode simple et efficace dans la
prévention de la maladie carieuse chez les enfants
d’âge scolaire. (En âge préscolaire, l’enfant
risquerait d’avaler la solution).
Les solutions fluorées ont une action très
intéressante : elles augmentent le taux de fluorures
salivaires immédiatement après le rinçage et permettent de
maintenir une concentration de fluorures élevée pendant
plusieurs heures.
Les indications pour l’utilisation de bains de bouche
fluorés sont :
les
groupes à risque carieux élevé et modéré en complément des
dentifrices fluorés,
les enfants traités en orthodontie.
Les
solutions fluorées peuvent être utilisées aux
concentrations suivantes :
0,05
% de NaF pour les rinçages quotidiens,
0,2 % de NaF pour les rinçages hebdomadaires.
Les gommes à
mâcher (FLUOGUM®)
Elles
ont une action topique et systémique.
Elles stimulent la sécrétion de salive et augmentent le
flux salivaire au niveau interproximal notamment.
Une tablette délivre 0,113mg de fluor.
Préparation à
haute teneur en fluor pour usage professionnel
Les vernis
fluorés
Ils
adhèrent à la surface de l’émail pendant des durées
prolongées et déchargent lentement leur fluor vers les
surfaces de l’émail (libération de fluorures).
L’application de vernis se fait après un brossage
soigneux effectué par le praticien, suivi d’un
séchage des surfaces. L’application de vernis se fait
quadrant par quadrant. Il ne faut ni boire , ni manger
durant les 45mn suivant la pose de vernis, par ailleurs, le
brossage est déconseillé pendant la journée.
Le nombre d’applications et l’intervalle entre
les applications dépendent du vernis utilisé :
FLUOR
PROTECTOR (Vivadent) : application
2 fois par an,
DURAPHAT (Vivadent)
: application tous les 2 jours pendant 1 semaine.
Les gels
fluorés
Le moment
privilégié d’application est l’éruption de la
dent.
L’application de gel fluoré s’effectue à
l’aide de gouttières : la quantité de gel placée
dans la gouttière doit être limitée à 2,5ml au maximum et
le temps de fluoration limité à 4 minutes car au-delà de ce
temps, le fluor actif ne peut plus pénétrer en raison de la
formation de fluorure de calcium imperméable. Une fois les
gouttières enlevées, il est recommandé à l’enfant de
s’abstenir pendant une demi-heure de
s’alimenter, de boire, de se rincer ou de se brosser.
Fréquence d’utilisation : - pour la prophylaxie
de la carie : 1 à 2 séances par an
- pour
la prophylaxie parodontale : 1 séance par jour pendant
1 mois puis 2 à 3 séances par an.
Les solutions
fluorées à
2% de NaF
Elles
sont appliquées dent par dent pendant 3 à 4 minutes à
l’aide d’un applicateur ou d’un pinceau.
Les
pâtes prophylactiques : précédant l’application
topique de fluor.