2. MOLAIRES TEMPORAIRES


La forme clinique de lésion carieuse la plus souvent rencontrée au niveau des molaires temporaires se situe dans les zones proximales (caries jumelles) :

- En distal de la première molaire temporaire ;
- En mésial de la deuxième molaire temporaire.




2.1. RAPPELS MORPHOLOGIQUES ET HISTOLOGIQUES


- Leur taille est réduite d’un tiers par rapport à celle des dents permanentes,
- L’émail est blanc laiteux et les parois d’émail sont fines,
- Le volume pulpaire est important (1/7 versus 1/28),
- Il existe des bombés vestibulaires et palatins dus à un bourrelet d’émail,
- La dentine est parcourue par de larges tubuli,
- Il existe des communications pulpo-parodontales,
- Les racines sont longues et effilées avec une distribution anarchique du parenchyme pulpaire.


La physiologie des molaires temporaires passe par trois stades :

4-T2



2.2. RAPPEL SUR LES ANESTHESIES

L’anesthésie conditionne la qualité des soins et doit être effectuée sur toute dent pulpée.

Entre 4 et 10 ans, la dose maximale recommandée est de 5mg/kg pour l’articaïne et 4mg/kg pour la lidocaïne. La dose moyenne en mg de chlorhydrate d’articaïne administrée : poids de l’enfant en kg x 1,33.

• Au maxillaire : injection en para-apical au-delà de la gencive attachée, en arrière de la dent concernée.

• A la mandibule :
- Injection au niveau du foramen mentonnier pour anesthésier le nerf alvéolaire inférieur, ceci pour les dents qui se trouvent en avant de la première molaire temporaire
- Anesthésie intraseptale et/ou intraligamentaire pour les autres dents
- Injection à la lingula (épine de Spix) pour les soins des secondes molaires temporaires et premières molaires définitives mandibulaires ou si les soins sont effectués par quadrant.


2.3. PROTOCOLE POUR LA MISE EN PLACE D’UN COMPOSITE

2.3.1. Préparation de la cavité
- Débrider la cavité de carie et enlever toute la dentine ramollie (excavateur, fraise boule sur contre-angle à vitesse lente),
- Mise en forme biocompatible pour l’obturation : la forme de la cavité d’obturation est dictée par le curetage dentinaire,
- Pas d’extension prophylactique,
- Biseautage à 45° de l’émail pour augmenter la surface de collage et obtenir un fondu esthétique du composite avec l’émail.
- Désinfection de la cavité et rinçage : CLONa, Dakin. Ne jamais laisser une cavité curetée non isolée dans un bain de salive (recontamination).

2.3.2. Isolation
- Minimale : rouleau de coton, pompe à salive.
- Optimale : mise en place de la digue avec crampons pédodontiques.

2.3.3. Coffrage
- Matrice et porte-matrice APIS®
- Matrice ruban (le plus fin possible) et porte-matrice NYSTRÖM® ou TOFFLEMIRE®
- Matrice PALAUD® et separator de McKING®
- AUTOMATRIX®, pour les gros délabrements
- Ne pas utiliser de matrice WALZER® (risque d’obturation débordante ou de point de contact insuffisant)
- Mise en place d’un coin interdentaire.

2.3.4. Collage
- Mordançage de l’émail par l’acide orthophosphorique à 30%,
- Rinçage dès l’apparition de bulles au sein du gel acide,
- Séchage
- Suivre le protocole de collage au niveau dentinaire qui se termine toujours par la mise en place de l’adhésif amélo-dentinaire : c’est une résine fluide qui s’ancre mécaniquement à l’émail et qui se lie chimiquement au composite.


2.3.5. Mise en place du composite et finition
- Couche par couche s’il est photopolymérisable,
- En un seul apport s’il est autopolymérisable. Le composite doit être placé axialement et tassé contre les bords de la cavité,
- La couche finale occlusale est lissée avec un brunissoir préalablement enduit d’adhésif,
- Réglage de l’occlusion,
- Polissage pour plus de pérennité (joint, esthétique, état de surface).


2.4. PROTOCOLE POUR UN AMALGAME

2.4.1. Indications

Bien que les obturations à l’amalgame soient contestées par certains en raison d’un possible relargage de mercure, elles restent actuellement considérées par l’OMS comme une solution thérapeutique fiable. Toujours utiliser des amalgames non gamma 2 en capsules prédosées
Les amalgames sont indiqués pour les dents postérieures dans les cas de polycaries avec défaut d’hygiène ou lorsque les conditions d’isolation ne sont pas parfaites.

4-T3

2.4.2. Protocole opératoire
Après curetage de la cavité, celle-ci doit être préparée de façon spécifique pour recevoir une obturation non adhésive.

- La forme de la cavité d’obturation suit deux principes : rétention (indispensable au matériau) et prophylaxie mais attention à la proximité pulpaire
- Les contours des pans distaux et mésiaux doivent être parallèles aux crêtes marginales pour les cavités de classe I
- L’isthme doit être équivalent au tiers de la largeur intercuspidienne et l’extension prophylactique sera limitée.
- Fond plat (sauf puits)
- Pour les cavités de classe II, il faut arrondir la ligne pulpo-axiale,
- En raison du volume pulpaire, la profondeur de la cavité ne sera pas supérieure à 1,5 mm ; pas d’ancrage dentinaire,
- La cavité doit être réalisée dans l’axe moyen des axes des parois vestibulaires et linguales.


Parfois et c’est souvent le cas, les molaires temporaires doivent être partiellement ou totalement dépulpées. A ce moment-là, la taille ne tient plus compte que de la faible épaisseur de l’émail.

- Temps d’isolation et coffrage
- Mise en place de l’amalgame avec un porte amalgame
- Condensation mécanique (pas d’ultrasons) avec un fouloir adapté à la taille de la cavité
- Finition par brunissage, sculpture et réglage de l’occlusion.
- Polissage sous spray et avec aspiration lors de la séance suivante.

Cavites2_FINN

Cavites_FINN


Cavites_Berard