1. INCISIVES et CANINES TEMPORAIRES

La physiologie des incisives temporaires passe par trois stades :
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Une atteinte, même minime, du secteur antérieur ne doit pas être négligée en raison du caractère contagieux de la carie et de la faible résistance des tissus durs temporaires ; ce type de lésion évolue rapidement vers une atteinte de l’angle voire de la face vestibulaire puis de la couronne.
Le syndrome du biberon provoque une destruction importante voire complète du secteur incisivo-canin et cela, en âge périscolaire. La disparition de ce secteur même partielle entraîne, une perte des repères :

- Au niveau de l’occlusion (guide antérieur, latéralités),
- Au niveau des fonctions (phonation, préhension des aliments),
- Au niveau psychologique (préjudice esthétique).


Les sites touchés par ordre décroissant de fréquence sont :

- Les faces mésiales des incisives centrales supérieures,
- Les faces mésiales des incisives latérales et les faces distales des incisives centrales,
- Les faces proximales des canines,
- Lors d’un syndrome du biberon, la face palatine des canines est également concernée.


Il convient d’évaluer le stade d’évolution de la lésion carieuse :

- Cliniquement : tests de vitalité, signes objectifs et subjectifs,
- Radiologiquement : rapport de la cavité carieuse avec la pulpe, stade physiologique, résorption pathologique.


Le traitement de ces lésions, sur le plan biomécanique, obéit à trois types de cavités : cl. III, cl. IV et cl.V. Le geste thérapeutique est facilité par la présence de diastèmes interdentaires (à partir de 4 ans). En l’absence de ces derniers, l’accès se fait par voie vestibulaire : l’efficacité est priviligié par rapport à l’esthétique dans le cas des dents temporaires. Lors d’un encombrement soit constitutif, soit acquis (migration dentaire par perte de volume due à la carie), il faut pratiquer un slice (fraise Komet 6889).
La reconstitution étant effectuée avec des matériaux adhérents, l’éviction du tissu carié (fraise boule sur contre-angle et excavateur) guide la forme de la cavité. Le but à atteindre est l’obtention d’un curetage intégral avec une mutilation minimale.
L’émail des dents temporaires étant moins minéralisé, l’adhérence des matériaux composites est de moindre qualité.
Il faudra par conséquent tout mettre en œuvre pour améliorer l’adhérence des obturations :

- Un biseautage au niveau de l’émail (augmentation de la surface de mordançage = augmentation de la rétention grâce à une fraise Komet 801 010 par exemple). La préparation du bandeau d’émail permet, par ailleurs, de supprimer les angles vifs.
- Les surfaces destinées au collage sont nettoyées avec du CIONa.


- La dentine mise à nu peut être protégée par un matériau dont l’épaisseur doit être celle d’un film (pour laisser de la place au collage), cependant, un produit de coiffage est rarement nécessaire : il peut être avantageusement remplacé par l’adhésif du composite dès lors que la cavité est correctement curetée et désinfectée.


- Afin de perfectionner l’adhérence des matériaux d’obturation au niveau de la dentine, la cavité peut être comblée aux 2/3 avec un verre ionomère ou un compomère sous un matériau composite (technique sandwich).


Les matériaux de comblement utilisés sont les compomères pour les classes III et V, les compomères et composites pour les classes IV en technique sandwich (effectuer un mordançage avant l’utilisation d’un compomère).
Pour les classes III , la matrice est constituée d’un strip polycarbonate coupé aux
proportions de la cavité et adapté à l’aide d’un coin interdentaire.
Pour les lésions plus étendues, un moule (Odus, Caulk) est rempli de composite.
L’occlusion est favorable la plupart du temps permettant d’envisager, à la qualité du collage près, la stabilité de ces reconstitutions.
La situation la plus extrême rejoint le mainteneur d’espace : l’évolution des lésions aboutit parfois à l’extraction des organes dentaires conduisant à la mise en place d’un appareil fixe ou amovible dont les bénéfices seront expliqués au chapitre « 
Mainteneur d’espace ».